
Ave Brigid à Imbolc. Brigid, maîtresse des éléments, nomade, géante, déesse, prêtresse, sainte, fée... Brigid est une femme de moult titres et multiples noms. Beaucoup d’histoires ont été racontées à propos de ses origines, pour certains elle est celtique, pour d’autres chrétienne, par tous elle est aimée, respectée, honorée.
Elle représente les multiples aspects du féminin sacré et c’est presque comme si elle faisait exprès de ne pas se laisser mettre dans une case, semant la confusion auprès de ceux qui désirent limiter ses capacités, diminuer sa puissance, se l’approprier ou lui mettre une étiquette. Et c’est ainsi que, quand l’humanité a commencé à créer un monde de plus en plus polarisé, que Brigid s’est métamorphosée, sans effort et sans grande transition, de déesse en prêtresse en abbesse et assez récemment elle a fait son retour en tant que déesse. Elle construit des ponts, se focalise sur les similitudes plutôt que les différences, rapprochant des peuples, cultures et croyances et les rassemblant.
Cette unique capacité lui a permis de voyager à travers les siècles, l’exemple de l’endurance, refusant de laisser des persécutions culturelles ou religieuses affaiblir son rayonnement et survivant avec ténacité dans les coeurs et les consciences des peuples celtiques. Tellement que même la Grande Bretagne, ainsi que la Bretagne en France, lui doivent leurs noms.
Brigid veut dire “lumineuse” ou “flèche de feu”, un nom très approprié pour une porte-flambeau qui a porté le savoir ancestral et les traditions anciennes jusque dans notre ère, les nourrissant jusqu’à ce qu’ils peuvent à nouveau s’enraciner et prendre vie. De cette façon, Brigid est aussi une balise de l’espoir, nous apprenant la résilience et nous aidant à garder la foi, au-delà des circonstances, à travers les hivers de la vie. Elle nous apprend comment nous appuyer sur le feu à l’intérieur de nous et comment le nourrir, comment garder notre puissance et nous focaliser sur ce qui est important pour notre âme, en lieu de dépenser notre feu dans des luttes futiles.
Brigid est une triple déesse, elle représente les trois arts sacrés de l’élément feu: en tant que déesse de la poésie elle assume l’aspect de la muse, enflammant l’inspiration des artistes, en tant que déesse de la forge elle assume son aspect d’alchimiste, allumant les feux de la transformation et en tant que déesse de la guérison elle représente la déesse mère qui transmet sa lumière divine à l’humanité. Son esprit perdure dans les âmes des gens qui créent avec passion et ardeur, les bardes et conteurs qui éveillent la lumière divine en les gens, les poètes qui chantent la beauté du monde et les guérisseurs qui guérissent par la grâce de leur coeur sacré.
Brigid est invoqué en allumant des bougies ou feux en son honneur et des prières en son honneur sont dites en allumant le foyer, un lieu sacré dans la maison des Celtes, le coeur de la maison. Récemment, le culte de Brigid gagne de nouveau en importance et une flamme perpétuelle qui brûlait en son honneur depuis des siècles dans la ville de Kildare (gardé par des prêtresses druidiques dans des temps préchrétiens et puis continué par des bonnes sœurs ensuite) jusqu’au moment de la dissolution des monastères par Henri VIII, a maintenant été rallumée depuis l’an 1993, signalant qu’il était temps pour Brigid de déposer le voile du passé et de se révéler à nous une nouvelle fois pour nous guider vers l’unité et la paix à l’aide de l’inspiration divine.