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Spiritualité Incarnée

La pratique spirituelle comme pansement

By 4 mars 2021octobre 13th, 2024No Comments6 min read

Pourquoi la pratique spirituelle a du sens

Je ne peux pas assez recommander la méditation ou toute autre pratique spirituelle régulière. Si on ne prend pas le temps et on ne fait pas l’effort de trouver un moyen pour communiquer régulièrement avec son âme, on rate tellement de choses. Si on ne prend pas le temps de s’écouter régulièrement, de se tourner vers l’intérieur et de se reposer dans son sanctuaire intérieur, on peut complètement passer à côté de toute la beauté et le mystère de la vie. Nous devenons alors des sujets dans une histoire écrite par d’autres personnes en lieu de vivre notre vie avec sens, direction et conscience. La pratique spirituelle nous aide à insérer des points de repos dans notre vie et grain de sable par grain de sable nous construisons notre île qui nous donne un lieu de repos et une fondation pour construire notre projet de vie, en lieu d’être balayé comme un morceau de bois flotté, victime éternelle du va-et-vient de la vie, échouant sur les côtes de la vie de temps à autre dans un état tellement pitoyable que nous commençons tout justement à nous remettre quand les vagues nous emportent à nouveau.

Nous construisons notre temple intérieur et en ce faisant nous construisons notre puissance, comme une tour intérieure qui s’approche des étoiles, renforçant notre vision, élargissant notre regard et multipliant nos possibilités à chaque pas que nous avançons. La pratique spirituelle régulière est comme apprendre comment nager ou construire un bateau, cela nous permet de maîtriser notre direction et de devenir explorateurs de la vie. Cela nous fait grandir, devenir plus conscients, plus en vie. Le but de la pratique spirituelle est de devenir aussi vivant que possible, de participer activement dans la co-création de la réalité, d’assumer le rôle principal dans le scénario que nous écrivons pour nous-mêmes.

Différentes pratiques spirituelles sont comme différents chemins qui conduisent tous à la même source : notre propre source, notre essence. Notre pratique nous aide à devenir nous-mêmes, à exprimer notre essence dans tout ce que nous faisons avec l’intention de devenir cette essence à chaque instant de la vie. Nous commençons à être en lieu de faire. Nous intégrons et devenons le voyage, notre voyage nous devient, devient une réflexion de qui nous sommes et nous cessons de faire des allers-retours entre état de connexion et état de déconnexion. La pratique spirituelle nous aide à faire des choix plus osés, à vivre courageusement, à nous choisir pleinement, à croquer la vie à pleine dent.

Quand la pratique spirituelle devient contre-productive

Il y a, par contre, des cas dans lesquels la pratique spirituelle peut devenir contre-productif et freiner notre processus de croissance et c’est quand, en lieu de l’utiliser comme outil de croissance spirituelle, elle devient un pansement. Quand notre pratique devient la béquille sur laquelle nous nous reposons qui nous maintient dans une situation malsaine, un chemin de vie qui ne nous convient pas, qui ne correspond plus à notre état d’être intérieur. Quand la pratique spirituelle nous empêche de voir la vérité, de faire face à la réalité, à nous-mêmes. Quand en lieu d’être la plateforme de lancement pour que nous puissions plonger encore plus profondément dans la vie, dans nos expériences, nos émotions, notre vie et l’univers, notre île peut devenir un lieu où on va pour se cacher, pour se retirer de plus en plus souvent et pour se couper du monde et taire nos émotions, pour fuir notre réalité ou nous retirer dans un endroit où nous pouvons ignorer tout ce qui se passe autour de nous.

C’est à ce moment-là que la pratique spirituelle devient un moyen de subsistance, un radeau de sauvetage qui nous aide suffisamment à gérer une situation pour que nous ne nous noyions pas, nous empêchant d’adresser le problème qui se trouve à la racine de notre anxiété, stress ou tristesse. Nous recevons juste assez d’oxygène pour continuer à vivre dans la ville que nous n’aimons pas, pour rester avec le partenaire avec qui nous ne ressentons plus de lien, pour continuer le job qui ne fait plus de sens pour nous. Notre pratique peut nous soutenir à travers des temps difficiles, mais n’est pas sensée devenir un radeau de sauvetage, un moyen pour recouvrir et vernir notre incohérence, nos angoisses, nos désirs.

Un moyen pour être un peu plus content dans notre mécontentement. La méditation est alors devenue un moyen pour ignorer nos émotions et notre pratique spirituelle représente notre dose journalière d’énergie, nous permettant de continuer comme avant. Mais la vie n’est pas sensée juste nous permettre de persister, nous sommes sensés prospérer et faire les changements de vie nécessaires pour nous permettre de nous aligner avec notre plus haut potentiel et incarner notre soi spirituel dans le monde de matière.

Nos émotions et notre santé physique sont le langage de notre âme dans ce monde matériel, ils sont comme un langage de signes nous indiquant si quelque chose nos convient ou pas, si quelque chose est bon pour nous ou pas, si cela nourrit notre corps, nourrit notre âme, ou nous vide. Les mots qui sont traduits dans nos larmes, nos crampes, nos frissons, nos rires, notre cœur qui est en expansion ou contraction nous aident à toucher notre centre, ils sont comme du code Morse qui est émis continuellement par notre cœur, nous signalant la direction à suivre, comme un phare de ressentis et émotions qui nous aident à éviter les falaises d’une vie inconsciente, fade et vide de sens.